Le ministère de l’Éducation nationale a lancé un chantier de réforme intitulé « Dynamisation des milieux de carrière des enseignants et corps assimilés », dans le but affiché de mieux structurer les parcours professionnels et de renforcer l’attractivité du métier. Si certaines propositions semblent aller dans le bon sens, la FSU-SNUipp alerte sur leurs limites et rappelle la nécessité d’une revalorisation salariale ambitieuse.
Lors d’un premier groupe de travail, la Direction Générale des Ressources Humaines (DGRH) a présenté trois leviers pour faire évoluer la carrière des enseignant·es :
Cette piste, désormais abandonnée, aurait favorisé les promotions des enseignant·es les plus jeunes au détriment de collègues plus expérimenté·es dans le métier mais en attente dans la plage d’appel. Son abandon est donc une décision saluée par la FSU.
La DGRH propose de supprimer les avancements accélérés et d’appliquer un rythme unique à tous et toutes. Concrètement, cela passerait par un raccourcissement de la durée dans certains échelons de la classe normale, en s’alignant sur le rythme aujourd’hui qualifié "d’accéléré". Exemple : l’échelon 6 passerait de 3 ans à 2,5 ans. Cette mesure permettrait un déroulement plus fluide, mais sans hausse significative des rémunérations.
Le ministère propose une montée progressive du ratio promu·es/promouvables :
Sans modifier leur nombre, la DGRH envisage de repositionner les trois rendez-vous de carrière :
Si certaines propositions rejoignent les revendications de la FSU, comme l’égalité de rythme dans la classe normale ou l’augmentation du ratio à la hors classe, le compte n’y est pas sur le plan salarial.Le gain estimé pour un·e professeur·e des écoles entre l’échelon 5 et la fin de la classe normale serait de 2,3 %, un chiffre dérisoire qui ne comblera pas l’écart avec les moyennes européennes. Pour rappel un PE en France gagne :
Pour la FSU, plusieurs points restent inacceptables :
Un nouveau groupe de travail est attendu avant l’examen des textes en CSA-MEN, prévu d’ici l’été.
La FSU reste vigilante. Si ces propositions comportent des avancées techniques, elles ne sauraient se substituer à une véritable politique de revalorisation salariale et de reconnaissance du métier. L’avancement dans la carrière doit être équitable, lisible, et accessible à toutes et tous.